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Puberté précoce : la carte de France des perturbateurs endocriniens

Mise à jour du 06/11/2017

Pour la première fois en France, l'agence nationale de santé publique partage les résultats d'une étude sur les effets des perturbateurs endocriniens sur les jeunes enfants. Les données enregistrées entre 2011 et 2013 rapportent plus de 1000 cas par an de pubertés précoces. Ces cas sont inégalement répartis selon le sexe et le lieu de vie.

Qu'est ce que la puberté précoce ?

La puberté précoce se caractérise par l'apparition de signes pubertaires avant l'âge de 8 ans pour les filles et de 9 ans pour les garçons, et fait suite à une activation prématurée de l'hypophyse. 

En moyenne, la puberté intervient normalement entre 10,5 et 16 ans chez les filles, et entre 10 et 14 ans chez les garçons.

Pour les filles, c'est souvent le développement précoce des seins (pouvant être douloureux), qui alerte les parents. Une accélération brutale de la croissance, chez un enfant ayant toujours grandi dans la même courbe, peut également attirer l'attention.

Selon l'étude de Santé Publique France, la puberté précoce touche 10 fois plus les filles que les garçons. Ce ratio a été calculé sur la base des remboursements des traitements bloquant la poursuite de la puberté chez les filles ayant vu des signes pubertaires avant 8 ans (poussée mammaire, pilosité pubienne) et chez les garçons avant 9 ans (volume testiculaire, pilosité pubienne). Voir carte 1 ci-dessous. 

Dans 95% des cas, les pubertés précoces interviennent sans raison (pas de maladie particulière). Cependant, certaines peuvent être provoquées par un surpoids ou des antécédents familiaux.

 

Une des conséquence les plus importantes de la puberté précoce est l'accélération de la croissance. En effet, si celle-ci est trop rapide, la croissance peut aussi s'arrêter très tôt et entraîner une petite taille à l'âge adulte. Une prise en charge médicale dès les premiers signes d'une puberté précoce permet d'éviter ces troubles. C'est grâce à une radio du poignet, de la main et du coude gauche que les médecins pourront connaître la maturatin squelettique, permettant de définir "l'âge osseux" de l'enfant. A noter que la taille des filles atteintes de puberté précoce et n'ayant pas reçu de traitement, est d'environ  1,50 m à l'âge adulte.

Carte des pubertés précoces : la provenance des perturbateurs endocriniens

Cette étude nous apprend également que les cas de puberté précoces se répartissent inéquitablement sur le territoire français. En effet, qu'il s'agisse de filles ou de garçons, ces pathologies sont particulièrement présentent dans le Sud Ouest et le Centre Est de la France (voir la carte ci dessous).

Cette répartition géographique est très troublante, d'autant que l'écart entre ces deux zones et le reste du territoire français est très importante. En recherchant une explication à ce phénomène, les chercheurs ont mis en évidence un lien entre pubertés précoces et exposition environnementale à des perturbateurs endocriniens. La présence de forts taux de pesticides dans l'environnement, (notamment dans les vignobles) est pointée du doigt.

 

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques que l'on peut retrouver dans l'air, l'eau ou l'alimentation. Ils perturbent le fonctionnement hormonal et entraînent des troubles au niveau du développement de la puberté et de la fertilité. Ils sont également suspectés de provoquer des cancers hormono-dépendants (sein, utérus, prostate, testicules).

On les retrouve souvent dans les pesticides, les cosmétiques, médicaments, produits phytosanitaires, détergents, l'eau, les plastiques, certains meubles et revêtements.

 

La faible, voire l'absence de réglementation sur l'utilisation de produits se comportant comme des perturbateurs endocriniens, se révèle très inquiétante.

Carte de France des perturbateurs endocriniens

Cette carte présente les remboursements des traitements bloquant la poursuite de la puberté chez les filles ayant vu des signes pubertaires avant 8 ans (poussée mammaire, pilosité pubienne) et chez les garçons avant 9 ans (volume testiculaire, pilosité pubienne). 

 

Les perturbateurs endocriniens affectent le cerveau et le QI

En plus des pubertés précoces, les perturbateurs endocriniens affecteraient également notre santé mentale et notre intelligence.

En effet, le QI qui augmentait de manière continu jusque dans le milieu des années 90 ne fait que diminuer depuis. En cause : un environnement où la chimie est omniprésente.

Quels sont ces perturbateurs endocriniens qui affectent notre développement cérébral ?Comment faire pour s'en prémunir, peut-on y échapper ?

Ces questions seront abordées dans le documentaire "demain tous crétins?" diffusé sur ARTE samedi 11 novembre prochain.

Bibliographie

                   

Bande annonce du reportage ARTE "Demain, tous crétins?"

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Y
il faut quand même dire que l'estimation des effets des perturbateurs endocriniens sur la santé est rendue très difficile en raison de nombreuses interrogations sur leurs mécanismes d'action, la multiplicité des substances concernées et des voies d'exposition, l'exposition à de faibles doses, du nombre d'années écoulées entre le moment où apparaît une maladie et celle de l'exposition au risque. Il y a une réelle difficulté dans l'établissement certain du lien entre l'exposition à un perturbateur endocrinien et l'apparition d'une pathologie : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=507
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